|           Le 60ème Kan-geiko s'est tenu 
			  sous ma direction ces 25 et 26 novembre 2023. C'est fait. J'avais 
			  annoncé qu'il serait « mon » dernier Stage d 'Hiver traditionnel 
			  tenu à Strasbourg depuis... 1963 (vous imaginez bien ?). Il l'aura 
			  été, dans cette longue histoire qui a régulièrement draîné des 
			  milliers de karatekas de nombreux pays vers la capitale 
			  alsacienne, deux fois par an (l'autre rendez-vous traditionnel 
			  étant le stage de printemps), pour 10 heures de pratique intense, 
			  à l'ancienne (autrefois même 12 heures). Dont certains revenaient 
			  souvent, alors que je trouve aujourd'hui les traces de nombre 
			  d'autres qui se retouvent désormais, très haut gradés, à la tête 
			  de groupes et fédérations en France et ailleurs. Et qui ne se 
			  souviennent pas souvent de leur passage au Dojo à l'ombre de la 
			  Cathédrale de Strasbourg... Mais cela restera dans l'Histoire, et 
			  dans leur histoire. Et la mienne. Qu'ils le veuillent ou non. Il y 
			  en a quelques uns me font parfois, quand-même ces dernières 
			  années, un petit signe amical où ils me disent leurs excellents 
			  souvenirs de ce temps, et ce que ce temps leur a apporté dans leur 
			  vies. Comme j'apprécie cette magie que permet Internet quand je 
			  regarde par-dessus mon épaule...Et maintenant ? Ce 
			  rendez-vous historique se poursuivra aussi longtemps que les 
			  conditions matérielles (et l'équilibre chaque jour plus instable 
			  du monde...) le permettront, sous la direction de mes Experts du 
			  « Centre de Recherche Budo-Institut Tengu ». Ils ont assez de 
			  compétence, de volonté  et de passion pour que je puisse leur 
			  faire confiance : le Tengu-ryu Karatedo ® ©, le Tengu-ryu Kobudo® 
			  ©, comme le Tengu-ryu Hojutsu ® © resteront en vie. Et se 
			  transmettront. Tant que ma santé me le permettra, je serai encore 
			  là, à le voir, à les et à vous voir, mais plus en première ligne. 
			  Mon corps, et ma fatigue morale (à voir cette déliquescence du 
			  « martial » authentique, qui me semble désormais irréversible) me 
			  disent que c'est assez. J'ai tant donné, dans une obsession 
			  martiale difficile à imaginer.
 Alors quoi d'autres à 
			  ajouter ? Que ce « 60ème » fut encore un très grand moment, pour 
			  moi en tous cas. Ce fut, à la fin de ce stage, comme d'avoir 
			  atteint après un long marathon une ligne d'arrivée où se presse un 
			  public enthousiaste et heureux . Et aussi, je crois, 
			  reconnaissant. Leurs applaudissements, au moment de nous séparer 
			  après le dernier salut du dimanche, me sont allés droit au cœur. 
			  J'en ai même lâché quelques larmes... (je suis resté un 
			  sentimental !).
           La présence de 109 participants, 
			  venus souvent de très loin, de France, de Belgique, d'Allemagne, 
			  de Suisse, de Russie...., malgré des difficultés matérielles de 
			  plus en plus grandes, a amorti le choc et la tristesse de mon 
			  arrêt dans cette aventure qui a tant duré.... M'en retourner au 
			  vestiaire après notre travail final de ce dimanche là n'a pas été 
			  facile du tout. Tout le monde peut imaginer cela... Mais il est 
			  temps de « bâcher », comme diraient mes amis suisses à la fin 
			  d'une séance de tir, pour nettoyer et ranger la place... Merci à 
			  tous les présents, qui avaient tenu à être là pour ce rendez-vous 
			  historique, et qui m'ont retourné une forte part de cette énergie 
			  que j'avais dépensée pour eux depuis tant d'années. J'avoue que 
			  j'en avais besoin. Le prochain stage de printemps, les 18 et 19 
			  mai prochains, toujours à Strasbourg (Eschau), sera l'occasion de 
			  fêter les 50 ans de l'existence de mon « Centre de Recherche 
			  Budo » (1974-2024). Faut-il le rappeler : dans l'affirmation de sa 
			  totale indépendance des systèmes sportifs, en payant le prix de ce 
			  choix. Ce sera encore un grand moment, où j'espère bien vous 
			  retrouver tous et toutes. Pour un nouveau petit bout de 
			  « Doraku » !? Même si j'en laisserai la direction à mes hauts 
			  gradés.   R.Habersetzer |